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De la trace au patrimoine

Karine Basset

Article Cahier de la recherche architecturale urbaine et paysagères
L’ensemble d’habitation autoconstruit dit Chieusse-Pasteur, dans le XVIe arrondissement de Marseille, a connu depuis l’annonce des premières intentions de sa « réhabilitation », au début des années 1980, une trajectoire de patrimonialisation originale. Elle aboutit en 2015, vingt ans après la destruction de cet ensemble, à l’entrée d’un objet-trace, une maquette partielle du quartier, au Musée d’histoire de la ville. L’archéologie de la « mise en mémoire » de Chieusse-Pasteur permet de comprendre comment et par qui fut construite la singularité de cet héritage urbain, et les sens qui lui furent conférés. Au centre de cette trajectoire, la maquette de l’îlot disparu circule entre différents espaces mémoriels, fait émerger un débat sur le statut de la trace et questionne la nature et la portée des récits qu’elle suscite. Dans quelle mesure l’entrée au musée permet-elle aux anciens habitants d’un lieu disqualifié de faire pleinement valoir leur droit à « habiter le temps » de la ville ?
 

Publié le 28 septembre 2021

Mis à jour le 28 septembre 2021