Une première journée d’étude s’est déroulée le 14 novembre 2022 à l’ENSAG autour de la question du développement de l’image dans les trois dimensions. Cette journée nous a permis d’enrichir une réflexion à la croisée de l’architecture, des arts plastiques et de l’histoire des techniques en confrontant le regard d'intervenants d’horizons différents (universitaires, artistes, architectes, historiens de l’art). Cette diversité a été pour beaucoup, nous semble-t-il, dans la richesse des échanges; échanges qui nous permettent de reformuler et préciser certaines hypothèses de départ. L’organisation d’une deuxième journée d’étude nous permettra d’approfondir des points de réflexion qui nous semblent essentiels et qui ont été soulevés précédemment.
Parmi ces points, seront soulevés :
- La question de la profondeur de l’image, son épaisseur si on la pense comme matérialité et comme milieu dense. Ce qui, dans l’image, s’ouvre et ce qui résiste au développement spatial. Comment les outils numériques amènent à questionner la planéité de l’image (captation 3D, techniques 2,5D, etc).
- La question, dans le processus de création, de l’articulation entre techniques “physiques” (impliquant la main et le corps) et des outils technologiques. Hybridation des pratiques, mais aussi des productions. Comment des pratiques “traditionnelles”, immémoriales pourrait-on dire, sont-elles repensées au contact du numérique, multipliant les points de contact et amenant à repenser le statut de l’image. La question de l’intuition qui permet au créateur d’orienter l’emploi successif de différents outils, présageant un résultat escompté ou provoquant délibérément l’accident.
- L’emploi du numérique pour ses capacités de traduction d’un langage à l’autre (image/texte, son/image, etc), mais aussi pour s’ouvrir à l’imprévisibilité des algorithmes et de jouer avec le hasard.
- La question du texte, du langage naturel au langage machine, comme zone d’intersection majeure entre l’humain et la machine mais aussi entre médiums; tout objet numérique (film, image, musique…) étant constitué de code alphanumérique.
